Interview Elissalde

Non, je ne le pense pas. Nous étions sans doute un peu usés au
moment d'arriver là-bas, et nous n'avons pas mis tous les ingrédients
nécessaires pour faire un bon match de rugby. On a vu justement qu'en
fin de partie, en mettant ces ingrédients, on a réussi à revenir, même
si c'était un peu trop tard. Moralement, l'équipe va bien. Je ne dirais
pas que cette défaite est positive, mais ça fait du bien que cela
arrive maintenant : cela va nous remettre un peu les pieds sur terre.
Qu’est-ce qui est le plus difficile quand on enchaîne trois matchs en si peu de temps : le physique, le mental ?

Certainement le mental. Physiquement, l'équipe a pas mal tourné et ce
n'est jamais deux fois la même qui a été alignée. Très peu de joueurs
ont disputé les trois rencontres. Non, c'est essentiellement mental :
préparer les matchs, aller à l'hôtel, ne pas être souvent chez soi pour
se ressourcer... C'est ce qui a été le plus dur après la finale de
Coupe d'Europe : il y a eu une légère décompression, et cela s'est
ressenti lors du match à Montpellier.

Physiquement et malgré la chaleur,
l’équipe a semblé finir très fort. C’est sans doute un point positif en
vue des échéances prochaines ?
Oui, s'il fallait trouver un point positif sur ce dernier match, ce
serait sans doute celui-là. Quand on veut augmenter le rythme, on peut
le faire. C'est ce qu'il faudra faire ce week-end, et notamment la
semaine prochaine : être performant de la première à la dernière
minute.

Si la tradition veut que les matchs se prennent les uns après les autres, avez-vous déjà la finale dans un coin de vos têtes ?

En ce qui me concerne, cela fait un petit moment maintenant. Depuis que
nous sommes qualifiés. On dispose d'un bon matelas de points en
championnat, ce qui nous permet de gérer. Une finale européenne, ce
n'est pas anodin et il faut la préparer du mieux possible. Dix jours,
ça semble peu, mais c'est aussi pas mal à la fois car cela nous
laissera le temps de nous mettre en place pour affronter une grosse
équipe du Munster.

Avant la finale, c’est Montauban à Ernest
Wallon. Quelles sont les caractéristiques de cette formation, qui est
en position de force pour se qualifier pour la prochaine Coupe d’Europe
?

C'est une équipe qui n'a pas mis la charrue avant les boeufs. Ils ont
passé une année à galérer pour se maintenir, puis une autre où ils ont
bien travaillé. Chaque saison, leur recrutement est intelligent et ils
se positionnent maintenant dans les sept-huit premiers du Top 14.
Montauban a une très bonne conquête, notamment en touche, une bonne
ligne de trois-quarts, avec des joueurs capables de faire la
différence. Voilà, c'est une équipe complète, capable d'accrocher
l'Europe et qui mérite amplement sa place à ce niveau-là. Mais le
problème pour samedi n'est pas spécialement l'équipe de Montauban,
c'est ce qu'il se passera dans notre jeu.

Prenez-vous quelque part ce match comme une ultime occasion de faire vos gammes avant la finale ?
Je ne sais pas encore quelle équipe sera alignée samedi. On verra si on
se rapproche de celle qui sera retenue pour la finale ou si on va
encore tourner. Mais que ce soit moralement ou physiquement, il faut se
servir de ce match pour travailler, sachant que nous n'avons pas la
pression du résultat. Je le répète, nous avons ce matelas de points qui
devrait nous permettre d'être à coup sûr dans les quatre premiers du
championnat.

*stadetoulousain.fr