A Toulouse (Ernest Wallon) - Stade Toulousain bat Montauban 28 à 6 (mi-temps : 6-6)
Temps agréable ; 18.870 spectateurs environ ; belle pelouse ; arbitrage de M. Darrière (Côte Basque-Landes)
Pour le Stade Toulousain : 3 essais de Swanepoel (42),
Heymans (58), Jauzion (80) ; 3 pénalités d' Elissalde (11, 38, 48); 2
transformation d'Elissalde (58) et Jauzion (80).
Pour Montauban : 2 pénalités de Fortassin (21, 36).
Stade Toulousain :
Heymans ; Swanepoel, Fritz (puis Kunavore, 33-40), Jauzion, Donguy ;
(o) Elissalde (puis Kunavore, 66), (m) Courrent ; Dusautoir (puis
Pelous, 66), Sowerby (puis Maka, 63), Bouilhou (cap, puis Nyanga, 63) ;
Millo-Chluski, Lamboley ; Hasan (puis Perugini, 33), Servat (puis
Basualdo, 50), Human (puis Hasan, 62).
Carton jaune : Bouilhou (54)
Montauban : Dalla Riva ;
Audrin, Viard, Avramovic, Cassin ; (o) Fortassin, (m) Mitu ; Diarra,
Raynaud (cap), Caballero ; Ghezal, Rolland ; Sa, Traversa, Del Boulbes.
Cartons jaunes : Lemoine (54), Sa (73)
A une semaine de la finale de la H Cup, qui opposera le Stade au Munster dans le cadre majestueux du Millennium de Cardiff, les Toulousains ont bien préparé cette échéance capitale en battant Montauban à Ernest Wallon.
On le sait, il est toujours plus aisé de préparer un grand rendez-vous
avec une victoire derrière soi : ce succès sur son voisin
tarn-et-garonnais est donc spécialement bienvenu. Mais il ne possède
pas que cette vertu : les points tombés cet après-midi dans
l'escarcelle du club assurent mathématiquement sa présence en
demi-finale du Top 14. Ce sera la quinzième fois consécutive que Toulouse est présent dans le dernier carré du championnat de France.
La composition d'équipe retenue par le staff résumait un double
objectif : préserver d'une part certains habituels titulaires à une
semaine du sommet européen, mais aussi procéder dans certains secteurs
à une répétition générale pour peaufiner les réglages. En deuxième
ligne, le duo habituel Albacete-Pelous était remplacé par un attelage Millo-Chluski-Lamboley. La charnière voyait Courrent débuter en neuf, épaulé par Elissalde. En l'absence de Kelleher, ménagé, "JBE"
voyait là une occasion de se tester une nouvelle fois à l'ouverture, un
poste qu'il occupera à coup sûr en finale. Chez les trois-quarts, Bertus Swanepoel, pourtant non qualifié pour le choc contre le Munster, débutait à l'aile, ce qui permettait à Médard de souffler sur le banc.
Montauban domine l'entame
La partie débutait sur interminable séquence montalbanaise, longue de
plus de deux minutes. La défense stadiste, bien en place, avançait à
chaque impact et contraignait finalement son adversaire à tenter un
drop, qui passait à gauche des poteaux. Ce n'était pas pour autant un
feu de paille, car par la suite, les visiteurs continuaient leur
mainmise sur les débats. Et s'ils ne parvenaient pas à se montrer
dangereux, les Toulousains, après sept minutes de jeu, n'avaient eu que
des miettes à jouer.
La première offensive stadiste, pourtant, allait se révéler payante.
Après avoir maintes fois balayé le terrain dans sa largeur, les Rouge
et Noir passaient par le sol, avec une charge tonitruante de
Millo.
Montauban se mettait à la faute et
Elissalde,
de trente mètres face aux barres, ouvrait la marque. Un avantage qui
faillit bien ne pas durer, puisque quasiment sur le coup d'envoi,
Toulouse était à son tour sanctionné. Mais
Fortassin, dans l'axe à 25 mètres, manquait totalement son coup de pied.
La partie se poursuivait sur un rythme pas très emballant, et le Stade,
décidément pas très à son aise dans ce premier quart de partie,
multipliait les petites maladresses, à l'image d'une passe
dangereusement ratée par
Swanepoel dans son camp, ou d'un en-avant de
Donguy après une belle percée de
Heymans.
A la 21ème minute,
Fortassin réussissait une pénalité depuis la ligne de touche.
Montauban égalisait, et c'était justice.
Il fallait attendre la 27ème minute pour assister au premier mouvement
d'envergure toulousain, en l'occurrence une attaque superbe où les
passes après contact étaient nombreuses. En bout de ligne,
Servat faisait
parler sa puissance pour marquer un essai impressionnant, finalement
annulé pour une obstruction d'un autre Stadiste quelques secondes plus
tôt. C'était à priori logique.
Toulouse, jusque là, n'y était pas. Une pénalité totalement manquée par
Elissalde venait confirmer cette impression, alors que la demi-heure de jeu était dépassée.
Fortassin,
de son côté, se montrait plus efficace et donnait pour la première fois
l'avantage à son équipe (6-3, 36ème). Cela ne durait pas longtemps, car
Elissalde, deux minutes plus tard, égalisait... Le
score en restait là et les deux formations quittaient le terrain dos à
dos. Incontestablement, les hommes de
Novès allaient devoir passer la vitesse supérieure pour éviter toute mauvaise surprise.
Le réveil du Stade
Les Toulousains avaient sans doute entendu parler du pays durant la
pause, car leur entame de deuxième acte était tonitruante. Sur une
attaque amorcée par une charge de
Dusautoir, le jeu se déployait au large et se terminait pas un échange de passes entre
Human,
Heymans et
Swanepoel. Ce dernier, en bout de ligne, jouait de sa puissance pour marquer en force.
Le Stade menait de cinq points, et maintenait son avance après un échec de
Fortassin au pied (le demi d'ouverture avait aussi manqué une occasion dans les derniers instants de la première période).
Elissalde,
après une faute adverse sur un maul, creusait au contraire l'écart
(14-6, 48ème). Le deuxième essai toulousain était à deux doigts
d'arriver à la 52ème minute, après une magnifique percée de
Fritz, qui fixait admirablement le dernier défenseur et donnait à
Donguy.
Ce dernier avait la voie de l'essai plus que dégagée, mais sans doute
par excès de confiance, il ne donnait pas tout ce qu'il avait pour
parvenir à l'en-but, et était repris in extremis.
S'il y avait de quoi enrager de voir un essai tout fait ainsi gaspillé,
cela ne calmait pas les ardeurs toulousaines. Clairement dominateurs,
les coéquipiers de
Jean Bouilhou (qui écopait d'un carton jaune à la 54ème pour une altercation avec le pilier
Lemoine, également sanctionné) repartaient de plus belle et marquaient un nouvel essai... lui aussi annulé pour un en-avant préalable.
Le coup suivant allait être le bon : bien servi par une croisée de
Swanepoel,
Heymans réalisait un petit slalom dans les 22 montalbanais pour aplatir entre les barres.
Elissalde transformait, et le Stade prenait le large (21-6, 57ème).
L'avance construite par les Toulousains était on ne peu plus méritée au
vu du deuxième acte. Que ce soit au niveau de l'occupation ou de la
possession, la domination toulousaine ne souffrait d'aucune
contestation.
Montauban ne s'était pas montré une seule fois dangereux depuis le retour des vestiaires et
Guy Novès,
logiquement, procédait à divers changements pour ménager ses troupes.
Cela, il fallait le souligner, n'affectait d'ailleurs en rien le
rendement global.
Maintes fois pénalisés sur des mêlées à cinq mètres, les visiteurs souffraient terriblement en fin de rencontre.
Sa écopait
d'un carton jaune pour fautes répétées, et les mêlées étaient désormais
simulées. La situation tournait au surréaliste : les Toulousains
campaient depuis u bon quart d'heure dans les cinq mètres adverses,
sans parvenir à trouver la faille. Sous un déluge, Toulouse marquait à
l'ultime seconde l'essai du bonus, grâce à
Jauzion, au terme d'un contre confus mené par
Courrent.
L'essentiel était fait, et la qualification pour les demi-finales
assurée. Mais dans une semaine, face à la remarquable équipe du
Munster, il faudra sans doute faire un peu mieux.