Pourquoi la Ville rose arbore-t-elle davantage les couleurs
du Stade toulousain que celles du TFC ? Pourquoi, lors des grandes
rencontres, Toulouse est-elle décorée aux couleurs du club de rugby et
pas à celles du club de foot quand son tour est venu ? Pourquoi les
vitrines des commerçants sont-elles plus fréquemment décorées avec du
rouge et du noir qu'avec du violet ? Ce sont des questions que « La
Dépêche du Midi » est allée poser, hier, aux commerçants de la Ville
rose. Evidentes, ces interrogations en ont tout de même fait gamberger
plus d'un.
Histoire et cultureAu bar le Stadium - le bien-nommé - en face du tribunal, Michel, le
patron, est bien ennuyé : « C'est une bonne question. C'est vrai, on
voit plus le Stade en ville. Je ne sais pas pourquoi. » Christian, un
client, interpellé pour l'occasion, trouve la réponse évidente : «
Entre Toulouse et le Stade c'est une longue histoire. Et puis c'est une
question de culture, la culture du rugby. » Plus récent, le TFC serait
moins visible. Et le foot n'étant pas le sport régional par excellence,
le ballon rond ne saurait contester la suprématie du ballon ovale.
RésultatsUn peu plus loin, rue de la Fonderie, la vitrine de « Venise
Immobilier » ne fait pas de jaloux. L'autocollant d'un ballon ovale
côtoie le poster de l'équipe du TFC. « C'est une question de sponsors,
explique Patrick Modolo, le gérant de l'établissement. Il n'y a qu'à
voir la liste sur les murs du stade Ernest-Wallon : elle est énorme.
C'est plus facile pour être visibles. » L'agent immobilier concède
toutefois que les résultats jouent pour beaucoup, ce que confirme son
voisin, Bernard, le propriétaire du Salon « Adam's Coiffure ». « Le
Stade Toulousain a une telle aura, s'enflamme Bernard. Si le TFC veut
avoir ses couleurs partout dans la ville, il n'a qu'à être champion !
C'est difficile, le rugby est le sport de la région, et le Stade est
tellement ancien… »
Au marché Victor-Hugo, où certains commerçants confient servir
régulièrement des joueurs de rugby ou de foot, TFC et Stade toulousain
sont bien présents tous les deux. Caroline Fantini, qui gère notamment
une boucherie, nie accorder un quelconque avantage : « Le TFC n'est pas
moins représenté. Il n'y a pas de préférence. » « Si la ville se pare
de rouge et de noir, parfois, c'est simplement pour les grosses
affiches, finales de championnat ou de Coupe d'Europe », explique-t-on
du côté de la mairie.